Intervenant d'honneur : Sylvie GOULARD, Députée Européenne (ADLE)
Le Centre des Professions Financières est heureux de vous présenter le nouveau numéro du Magazine des Professions Financières & de l’Économie. Ce Magazine n°9 aborde un sujet d’actualité autour de l’Europe : « L’Europe du monde financier existe-t-elle ? ». À l’aune du référendum sur le Brexit et des préoccupations de tous les pays de l’UE, ce nouveau numéro apporte un nouveau regard sur le sujet, et permet d’aborder le sujet via différentes perspectives.
Comme nous en avons l'habitude, nous avons interrogé différents acteurs qui se trouvent au cœur de ce débat, comme Gérard RAMEIX (AMF), Danièle NOUY (BCE), Eric LOMBARD (Generali France), Ambroise FAYOLLE (BEI), François BAUDU (BNP Paribas CIB), mais également de acteurs des changements issus de la transformation numérique, avec par exemple Benoit BAZZOCCHI (SmartAngels), Sophie de MENTHON (Mouvement Ethic), ou encore Didier SALLÉ (Euralia). Vous retrouverez tous leurs points de vue et bien d’autres encore, en téléchargeant la version numérique de la neuvième édition du Magazine des Professions Financières & de l’Économie.
Et si l’Europe de la Finance ouvrait la voie aux autres champs de l’intégration européenne ?
Marie-Agnès NICOLET, Présidente de Regulation Partners et du Club des Marchés Financiers.
L ’intégration européenne est loin d’être parfaite et quelques sujets épineux (fiscalité, défense …) ne sont pas encore totalement traités, alors que le domaine financier apporte un exemple d’intégration assez aboutie en matière européenne. La meilleure preuve : nos autorités européennes qui ne fonctionnent pas si mal.
Danièle NOUY dans son interview pour le Magazine, montre sa satisfaction des réalisations de la Banque centrale européenne, qui a pu mettre en place en deux ans seulement, une supervision bancaire européenne unique permettant une homogé- néité du traitement de surveillance prudentiel des établissements de crédit de la zone euro, les 129 établissements systémiques étant contrôlés directement par la BCE quand les banques de taille plus modeste bénéficient du principe de subsidiarité et proportionnalité en restant contrôlées par leur autorité nationale, dans un cadre défini par la BCE. Gérard RAMEIX, le Président de l’AMF, ne met pas en doute, dans son article, l’existence d’une Europe de la Finance, concrétisée notamment par la possibilité d’utilisation des passeports européens et par les nombreuses réformes ayant structuré les marchés financiers (EMIR, AIFM, UCIT5). Il constate l’évolution positive du rôle de l’EBA, de l’ESMA et de l’EIOPA, notamment depuis qu’ils sont dotés d’une personnalité morale et de pouvoirs normatifs contraignants, même si les questions restant à traiter concernent à la fois la mise en œuvre des textes de façon cohérente au sein des différents Etats membres mais aussi une plus grande fluidité de la circulation des capitaux en Europe, qui a mené à la réflexion d’Union des marchés de capitaux. Delphine REYMONDON, de l’EBA, quant à elle, insiste sur les nouveaux défis pour l’Autorité Bancaire Européenne qui vient de célébrer les cinq ans de son existence en notant que, durant cette période, l’ABE s’est en particulier distinguée par son rôle majeur dans le développement d’un corpus réglementaire unique (‘Single Rulebook’). Du côté du financement, Ambroise FAYOLLE, Vice-Président de la Banque Européenne d’investissement souligne les résultats prometteurs du « plan Juncker », bénéficiant de la garantie du Fonds Européen pour les Investissements Stratégiques.
Du point de vue des professionnels, des progrès restent cependant à faire, comme le souligne le Président de l’EFFAS pour qui les formations et qualifications des conseillers en investissements et des fournisseurs d’informations devraient s’harmoniser. Le Directeur général de Generali France observe, quant à lui, qu’un assureur européen peut se trouver soumis à des règles divergentes dans deux pays européens sans possibilité d’arbitrage et qu’une harmonisation fiscale reste nécessaire. Le Président de SmartAngels, constate également que les disparités nationales restent trop fortes pour les fintechs et souhaite une approche communautaire uniforme et Michel COTTET, le Directeur général de SIAGI, société de financement spécialisée dans l’octroi de cautions, dont l’activité ne rentrait plus dans la définition européenne d’établissement de crédit, conclut que de nombreux progrès restent encore à faire pour une amélioration des financements transnationaux, notamment des entreprises petites et moyennes. Tout cela montre que la construction européenne n’est pas un long fleuve tranquille et Sylvie GOULARD, députée européenne ADLE, est là pour nous le rappeler. Son article plaide notamment, à l’aune du cas du Royaume Uni, et au seuil du référendum, pour une meilleure application des traités et une amélioration du processus démocratique de la zone Euro.
Améliorer la gouvernance de l’Union Européenne, le grand chantier de demain ?