Intervenant d'honneur : François VILLEROY de GALHAU, Gouverneur de la Banque de France
Le Centre des Professions Financières est heureux de vous présenter le nouveau numéro du Magazine des Professions Financières & de l’Économie. Ce Magazine n°8 aborde un sujet vital et d'actualité pour l'ensemble des professions financières, qui est celui du positionnement adopté par le monde financier face aux enjeux des 2 défis majeurs de notre société actuelle : le climat d'une part, et la croissance d'autre part.
Comme nous en avons l'habitude, nous avons interrogé différents acteurs qui se trouvent au coeur de ce(s) débat(s), et notamment des personnes issues des grandes industries, comme Gérard MESTRALLET, Président-Directeur Général d'ENGIE, un secteur directement confronté à ces enjeux de part leur implication dans le quotidien de l'ensemble de la population. Nous reviendrons par ailleurs sur les récents événements qui ont impacté ces sujets, notamment la tenue la COP21 et les mesures qui s'en s'ont dégagées, au moment même où les organismes financiers internationaux ont revu à la baisse leurs perspectives de croissance globale pour les prochaines années. Nous tenterons ainsi d'expliquer les liens qui existent entre tous ces éléments, et l'impact que leur corrélation produit sur le monde financier et ses acteurs.
Les acteurs de l’économie sont-ils entrés dans une phase de métamorphoses profondes ?
Jean-Pierre MAUREAU, Président du Club des Investisseurs de Long Terme, Directeur Associé d’AXOS.
La mondialisation aurait-elle accéléré l’apparition d’avatars difficiles à cerner, impossible à maîtriser ?
La quatrième révolution industrielle survient alors que le vieillissement des populations frappe les sociétés industrielles et postindustrielles. Pour certains, elle fait resurgir le spectre des crises centenaires, pour d’autres, avec un écosystème numérique, elle ouvre une ère revivifiée par les nouvelles technologies, supprime les intermédiaires et offre de nouvelles perspectives dans des secteurs de plus en plus nombreux. Le monde de la finance qui s’est peut-être parfois trop éloigné de l’économie, peut-il apporter, sous des formes mieux adaptées, les financements nécessaires au redémarrage d’une activité économique suffisamment forte, susceptible de répondre aux défis du réchauffement climatique et d’assurer un retour à une croissance mieux partagée ?
Pour lutter contre le réchauffement climatique, la COP21 a fait acter la nécessité de mesures fortes. Le FMI, la Banque Mondiale, les grands organismes internationaux ont, au même moment, tous révisé à la baisse les perspectives de croissance économique et la France n’est pas particulièrement en bonne posture. Les États, à quelques très rares exceptions, n’ont plus les moyens de financer les grands projets d’infrastructures nécessaires. Pour les acteurs de la finance les enjeux sont de taille.
Notre Magazine a interrogé le Gouverneur de la Banque de France, de grands économistes, des responsables de grands groupes, notamment dans le monde de l’assurance, de la banque, de la gestion d’actifs, et de la retraite, afin de mieux cerner leurs analyses et leurs actions concrètes. Plusieurs de leurs réalisations sont accompagnées par des associations de Place, des sociétés de taille plus modeste, des FinTechs, de nombreux autres acteurs, et ont déjà des impacts réels, bien que difficiles à estimer. La lecture de leurs impacts en étant faussée sur le plan économique par l’incidence des marchés de matières premières en suroffre et des prix en baisse.
Pour retrouver le chemin d’une croissance plus respectueuse de la planète, les responsabilités sont individuelles et collectives, chacun semble l’avoir intégré.
Dans les Métamorphoses, si des hommes peuvent devenir des héros, les dieux peuvent aussi se transformer pour devenir des animaux très ordinaires ; le destin est facétieux. Dans un monde de changements violents, gardons une place pour la beauté, la spontanéité, la liberté, pour des valeurs et un art de vivre-ensemble : « Les convictions sont des ennemies plus dangereuses que les mensonges. » Friedrich NIETZSCHE.
L’éducation et l’éveil de la curiosité sont les meilleurs atouts pour la compréhension du monde, le Centre des Professions Financières les a inscrits au cœur de ses priorités.