Intervenant d'honneur : Sylvain DE FORGES, Directeur Général Délégué d’AG2R La Mondiale
Dans ce nouveau numéro, nos auteurs et en particulier Sylvain DE FORGES, Directeur Général Délégué d’AG2R La Mondiale, se penchent sur la demande croissante de responsabilité sociétale et de transparence des entreprises de la part de leurs clients. Depuis la crise économique et financière, les entreprises et plus particulièrement celles de la Finance sont montrées du doigt et doivent justifier leur utilité réelle à l’égard de la société. Nous avons demandé à des professionnels engagés de nous parler de cette facette méconnue de la Finance.
Une Finance plus responsable
Jean-Pierre MAUREAU, Directeur Associé d’AXOS Président du Club des Investisseurs de Long Terme.
Le 5 juin dernier, dans le cadre prestigieux de l’ amphithéâtre Descartes de l’Université Panthéon Sorbonne, le Concours International des Mémoires d’Économie Financière a brillamment célébré son trentième anniversaire: 142 mémoires émanant de 73 centres d’enseignement et de recherche, représentant 19 pays. Alors que beaucoup de jeunes piétinent aux portes du monde du travail, ce lien entre les générations, cette collaboration entre le monde de l’enseignement et les praticiens de la finance sont une richesse pour le Centre. C’est aussi une importante somme de travail pour ses équipes et de nombreux membres du Centre, correcteurs bénévoles, mais ses résultats, année après année, sont des encouragements. Sa dimension internationale, son ouverture aux divers métiers de la finance en font un événement de Place sans équivalent. Ce numéro du Magazine y consacre un cahier spécial. L’information, sans esprit de chapelle, est, au même titre que la formation, au cœur des travaux du Centre. Ses clubs (dirigeants de Banques et de la Finance, dirigeants d’Assurances et Mutuelles, Haut Bilan, Investisseurs de Long Terme, Marchés Financiers, Responsables Conformité et Éthique, Jeunes Financiers) et ses groupes (Finance, Normes Comptables, Enseignement et Recherches, Régulation, Entreprises et Innovation, Capital Humain) mesurent tous, dans leurs travaux respectifs, une caractéristique de notre époque en quête de sens, le besoin de mieux comprendre le fonctionnement d’un système dont les principes fondamentaux ont été remis en cause.
Les crises économiques et financières encore proches ont, par leur violence et leurs effets dévastateurs, entrainé une forte demande de responsabilité sociale et sociétale envers les entreprises et plus particulièrement encore envers les plus grandes d’entre elles. Celles de la finance y échappent d’autant moins qu’elles ont été montrées du doigt et qu’elles « bénéficient » de nouvelles réglementations, parfois prises dans l’urgence et l’émotion. Les réponses à apporter doivent être à la hauteur de cette demande. C’est le prix de la confiance. De plus en plus nombreux, les clients, les fournisseurs, les usagers, les employés, les citoyens demandent des comptes, ils n’entendent plus être uniquement des contreparties, ils cherchent à mieux comprendre le contenu des promesses qui leur sont faites et ce qu’elles impliquent.
Comme toutes les autres entreprises, les entreprises de la finance ont l’obligation de rémunérer leur capital, de réaliser les investissements nécessaires à leur développement, de satisfaire aux demandes de leurs clients, il leur faut aussi innover. Leur rôle a été réaffirmé, il est essentiel pour le financement d’Économies dont les perspectives de croissance restent insuffisantes, en contrepartie il leur a été demandé de montrer plus de transparence et de développer des métiers d’une utilité économique plus évidente.
Le Magazine a interrogé le Régulateur, des responsables de grandes et de petites entreprises, d’associations sur leur vision d’une finance plus responsable et plus efficace. Ils ont eu l’amabilité de nous consacrer du temps pour nous apporter leurs réponses, nous donner des exemples concrets et nous suggérer des pistes que vous nous livrons à notre tour dans ce numéro.