<div class="az-element az-container glazed" data-az-type="node|page" data-az-name="999|body" data-az-human-readable="Ym9keSBvbiBwYWdlICYjMDM5O0xhIHBvbGl0aXF1ZSBpbmR1c3RyaWVsbGUgIGV1cm9ww6llbm5lIDogdW4gbm91dmVhdSBwYXJhZGlnbWUmIzAzOTs=" data-az-mode="dynamic">
<div class="az-element az-section" style="" data-az-id="gbm7gsbac1" data-azat-pid="gb98fuxmqt" id="gb98fuxmqt" data-azb="az_section"><div class="az-ctnr container" data-azcnt="true"><div class="az-element az-text" style="" id="gblk0j19gg"><h1 style="text-align: center;"><span style="color:#0183bf;"><strong><span style="font-size:36px;">La politique industrielle europ&eacute;enne : un nouveau paradigme</span></strong></span></h1></div></div></div><div class="az-element az-section" style="" data-az-id="gbpnrx6xl1" data-azat-pid="gbuj9m58i1" id="gbuj9m58i1" data-azb="az_section"><div class="az-ctnr container" data-azcnt="true"><div class="az-element az-text" style="" id="gbdzxb7nyk"><p style="text-align: center;"><span style="font-size:18px;"><strong>Sylvie MATELLY</strong>, Directrice, Institut Jacques Delors</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size:18px;"></span><span style="font-size:18px;"><strong>Andreas EISL</strong>, Chercheur Senior, Institut Jacques Delors</span><br></p></div></div></div><div class="az-element az-section" style="" data-az-id="gbukyvf1wy" data-azat-pid="gbq9zj9wnl" id="gbq9zj9wnl" data-azb="az_section"><div class="az-ctnr container" data-azcnt="true"><div class="az-element az-button text-center hover-style-gbqxtibahq" id="gbqxtibahq"><a href="https://professionsfinancieres.com/sites/professionsfinancieres.com/file... type="button" class="az-button-content btn btn-default " style="margin-top:40px;color:#ffffff;border-color:#ffffff;background-color:#0183bf;" target="_blank">T&eacute;l&eacute;charger l'article</a></div></div></div><div class="az-element az-section" style="" data-az-id="gbjce3ah9g" data-azat-pid="gb7vk1m72p" id="gb7vk1m72p" data-azb="az_section"><div class="az-ctnr container" data-azcnt="true"><hr class="az-element az-separator" style="border: none;" id="gb111qarmc"></div></div><div class="az-element az-section" style="" data-az-id="gbj8eincqt" data-azat-pid="gb1jsqcnij" id="gb1jsqcnij" data-azb="az_section"><div class="az-ctnr container" data-azcnt="true"><div class="az-element az-text" style="" id="gbvkeluohw"><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;"><span style="color:#0183bf;"><strong>Introduction</strong></span> <br></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">Pendant longtemps, la construction europ&eacute;enne a assimil&eacute; la &laquo; politique industrielle &raquo; &agrave; une &laquo; entorse &agrave; la libre concurrence &raquo;. L&rsquo;obsession de l&rsquo;&eacute;galit&eacute; des conditions de march&eacute; a conduit &agrave; centraliser le contr&ocirc;le des aides d&rsquo;&Eacute;tat et des concentrations &agrave; Bruxelles, tandis que les &Eacute;tats membres restaient seuls ma&icirc;tres de quelques initiatives ponctuelles &ndash; le plus souvent d&eacute;fensives &ndash; &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur de leurs fronti&egrave;res. R&eacute;sultat&nbsp;: lorsqu&rsquo;un nouveau cycle technologique ou un choc exog&egrave;ne se profilait, l&rsquo;Union ne disposait ni d&rsquo;outils budg&eacute;taires adapt&eacute;s, ni d&rsquo;une gouvernance capable d&rsquo;orienter durablement l&rsquo;investissement productif.<br></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;"> Or le contexte mondial a brutalement chang&eacute; et quatre dynamiques convergentes, d&eacute;taill&eacute;es dans ce papier, ont fait voler en &eacute;clats le vieux tabou. La comp&eacute;titivit&eacute; &eacute;rod&eacute;e de l&rsquo;Europe face aux &Eacute;tats-Unis et &agrave; la Chine, la multiplication des rivalit&eacute;s g&eacute;o-&eacute;conomiques, illustr&eacute;e par le programme Made in China 2025 et, outre-Atlantique, par un recours croissant aux droits de douane et aux subventions, les ruptures d&rsquo;approvisionnement provoqu&eacute;es par la pand&eacute;mie de Covid-19 et par l&rsquo;agression russe contre l&rsquo;Ukraine ou encore l&rsquo;urgence climatique ont r&eacute;v&eacute;l&eacute; les limites d&rsquo;une approche strictement fond&eacute;e sur la concurrence interne mais aussi la vuln&eacute;rabilit&eacute; strat&eacute;gique de cha&icirc;nes de valeur trop externalis&eacute;es.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">Ces &eacute;volutions ont accouch&eacute;, souvent par &agrave;-coups, d&rsquo;un nouveau paradigme&nbsp; : la politique industrielle europ&eacute;enne vise d&eacute;sormais simultan&eacute;ment la comp&eacute;titivit&eacute;, la transition &eacute;cologique et la r&eacute;silience/s&eacute;curit&eacute; &eacute;conomique. Mais parce qu&rsquo;elle s&rsquo;est construite par empilement de dispositifs (budgets nationaux et europ&eacute;ens, BEI, exemptions antitrust, r&eacute;glementations sectorielles), l&rsquo;architecture actuelle demeure fragment&eacute;e et parfois incoh&eacute;rente. Le secteur de la d&eacute;fense constitue un r&eacute;v&eacute;lateur aigu de ces tensions. Longtemps prot&eacute;g&eacute; par &laquo; l&rsquo;exception s&eacute;curitaire &raquo; de l&rsquo;article 346 sur le Trait&eacute; sur le Fonctionnement de l&rsquo;Union Europ&eacute;enne (TFUE), il est rest&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;cart du march&eacute; int&eacute;rieur et du budget communautaire. Pourtant, la guerre en Ukraine et la prise de conscience du besoin d&rsquo;autonomie strat&eacute;gique ont d&eacute;clench&eacute; une s&eacute;rie d&rsquo;initiatives &ndash; Fonds europ&eacute;en de d&eacute;fense, ASAP, EDIRPA, future strat&eacute;gie EDIS/EDIP &ndash; qui annoncent la naissance d&rsquo;une v&eacute;ritable politique industrielle de d&eacute;fense, encore balbutiante mais potentiellement structurante.</span><br></p></div></div></div><div class="az-element az-section" style="" data-az-id="gbnng2kk66" data-azat-pid="gbt7qyfzg8" id="gbt7qyfzg8" data-azb="az_section"><div class="az-ctnr container" data-azcnt="true"><hr class="az-element az-separator" style="border: none;" id="gbq342iqrp"></div></div><div class="az-element az-section" style="" data-az-id="gbrh6kpkmf" data-azat-pid="gbrh6kpkmf" id="gbrh6kpkmf" data-azb="az_section"><div class="az-ctnr container" data-azcnt="true"><div class="az-element az-text" style="" id="gbcof2d6gt"><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;"><span style="color:#0183bf;"><strong>La politique industrielle, d&rsquo;un tabou &agrave; une renaissance</strong></span> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;"></span><span style="font-size:18px;">En principe, la politique industrielle englobe toutes les mesures qui visent &agrave; influencer la structure m&ecirc;me de l&rsquo;&eacute;conomie et le plus souvent en favorisant des secteurs particuliers ou des entreprises sp&eacute;cifiques. Il peut&#8203;&#8203;&#8203;&#8203;&#8203;&#8203;&#8203;&nbsp;s&rsquo;agir d&rsquo;aides financi&egrave;res, telles que des subventions, ou d&rsquo;interventions r&eacute;glementaires. Dans l&rsquo;UE, la politique industrielle est rest&eacute;e, pour l&rsquo;essentiel, entre les mains des &Eacute;tats membres. En revanche, la politique de concurrence, qui vise &agrave; cr&eacute;er et &agrave; maintenir la concurrence sur le march&eacute; entre les entreprises, a &eacute;t&eacute; centralis&eacute;e tr&egrave;s t&ocirc;t dans le processus d&rsquo;int&eacute;gration europ&eacute;enne.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">Les objectifs de la politique industrielle et de la politique de la concurrence peuvent &ecirc;tre contradictoires. Au sein de l&rsquo;UE, cette tension s&rsquo;est accrue avec la cr&eacute;ation progressive du march&eacute; unique dans les ann&eacute;es 1980 et 1990. Dans un contexte de mondialisation et d&rsquo;int&eacute;gration &eacute;conomique croissante, les comp&eacute;tences en mati&egrave;re de politique de la concurrence au niveau de l&rsquo;UE ont &eacute;t&eacute; de plus en plus utilis&eacute;es pour restreindre les politiques industrielles nationales qui &eacute;taient consid&eacute;r&eacute;es comme compromettant l&rsquo;&eacute;galit&eacute; des conditions de concurrence du march&eacute; unique. Le cadre de la politique de concurrence de l&rsquo;UE interdisait en principe l&rsquo;utilisation des aides d&rsquo;&Eacute;tat (avec quelques exemptions) et son application a &eacute;t&eacute; renforc&eacute;e. Parall&egrave;lement, la Commission a adopt&eacute; une position plus ferme &agrave; l&rsquo;&eacute;gard des monopoles, excluant de fait la cr&eacute;ation de &laquo;champions europ&eacute;ens&raquo; industriels par le biais du contr&ocirc;le des fusions et acquisitions. L&rsquo;utilisation des aides d&rsquo;&Eacute;tat dans les ann&eacute;es 1970 et 1980, souvent orient&eacute;e vers la protection des industries existantes en difficult&eacute;, ayant &eacute;t&eacute; largement consid&eacute;r&eacute;e comme un &eacute;chec, les &Eacute;tats membres ont accept&eacute; une approche plus restrictive, &eacute;galement dans un contexte de consolidation budg&eacute;taire &agrave; l&rsquo;approche de l&rsquo;introduction de l&rsquo;euro. La politique industrielle n&rsquo;a cependant pas disparu, mais s&rsquo;est plut&ocirc;t transform&eacute;e, passant d&rsquo;une approche verticale (soutien de technologies et d&rsquo;industries sp&eacute;cifiques) &agrave; une approche plus horizontale, ax&eacute;e sur le renforcement de l&rsquo;&eacute;ducation et de la recherche, d&eacute;veloppement et innovation (RDI). Cette logique de politique de la concurrence en lieu et place d&rsquo;une politique industrielle est rest&eacute;e dominante dans l&rsquo;UE jusqu&rsquo;au d&eacute;but des ann&eacute;es 2010.</span><br></p></div></div></div><div class="az-element az-section" style="" data-az-id="gb4by7j9hw" data-azat-pid="gb4by7j9hw" id="gb4by7j9hw" data-azb="az_section"><div class="az-ctnr container" data-azcnt="true"><div class="az-element az-row row az-row--sm" style="" id="gb552w7qn3"><div class="az-element az-ctnr az-column col-sm-6" style="" id="gbjsof31sl"><div class="az-element az-text" style="" id="gbcd4mr0gi"><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">Toutefois, depuis lors, l&rsquo;UE a connu un retour progressif &agrave; des politiques&nbsp;industrielles plus &laquo;actives&raquo; et sectorielles, ainsi qu&rsquo;&agrave; leur europ&eacute;anisation progressive. Au cours de la derni&egrave;re d&eacute;cennie, les changements cumul&eacute;s au sein du r&eacute;gime des aides d&rsquo;&Eacute;tat de l&rsquo;UE, du budget de l&rsquo;UE, des institutions financi&egrave;res europ&eacute;ennes (telles que la Banque europ&eacute;enne d&rsquo;investissement) et de la r&eacute;glementation ont abouti &agrave; l&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;un nouveau paradigme de politique industrielle dans l&rsquo;UE. Ce paradigme encore naissant est la cons&eacute;quence de plusieurs &eacute;volutions. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">Tout d&rsquo;abord, la faible croissance de l&rsquo;UE a suscit&eacute; des inqui&eacute;tudes quant &agrave; son retard par rapport &agrave; d&rsquo;autres grandes &eacute;conomies telles que les &Eacute;tats-Unis (et de plus en plus la Chine). Les &Eacute;tats membres comme la France, les grandes entreprises, mais aussi certaines directions g&eacute;n&eacute;rales de la Commission y ont vu un besoin croissant de relancer la politique industrielle pour retrouver la comp&eacute;titivit&eacute; internationale. Dans les ann&eacute;es 2010, ils se sont concentr&eacute;s sur la promotion des technologies cl&eacute;s, ce qui a conduit &agrave; l&rsquo;activation d&rsquo;une clause du trait&eacute; de l&rsquo;UE autorisant l&rsquo;utilisation des aides d&rsquo;&Eacute;tat pour soutenir les projets importants d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t europ&eacute;en commun (PIIEC) en 2014. Cela a conduit &agrave; l&rsquo;adoption de grands projets de politique industrielle dans les domaines de la micro&eacute;lectronique, de l&rsquo;hydrog&egrave;ne, des batteries, des technologies de l&rsquo;informatique en nuage et de la biotechnologie.</span></p></div></div><div class="az-element az-ctnr az-column col-sm-6" style="" id="gbzolpuggs"><div class="az-element az-image" id="gbv4xi12t0"><img class="az-image-content " src="https://professionsfinancieres.com/sites/professionsfinancieres.com/file... alt="" title="" style="width: 100%;"></div></div></div></div></div><div class="az-element az-section" style="" data-az-id="gbegalyfqd" data-azat-pid="gbegalyfqd" id="gbegalyfqd" data-azb="az_section"><div class="az-ctnr container" data-azcnt="true"><div class="az-element az-text" style="" id="gb435l3309"><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">Deuxi&egrave;mement, avec la premi&egrave;re administration Trump et le plan Made in China 2025, le contexte &eacute;conomique international a commenc&eacute; &agrave; changer de mani&egrave;re significative vers plus de confrontation g&eacute;opolitique et g&eacute;o&eacute;conomique. Pour contenir la mont&eacute;e en puissance de la Chine et d&eacute;velopper ses industries nationales, les &Eacute;tats-Unis ont eu de plus en plus recours aux droits de douane et ont sap&eacute; les organisations commerciales multilat&eacute;rales, tandis que l&rsquo;utilisation de subventions massives a permis &agrave; la Chine de se doter d&rsquo;importantes (sur)capacit&eacute;s industrielles tout en d&eacute;primant la consommation int&eacute;rieure afin de renforcer sa r&eacute;orientation vers l&rsquo;exportation. Ces coups durs port&eacute;s &agrave; l&rsquo;ordre &eacute;conomique international fond&eacute; sur des r&egrave;gles et &agrave; l&rsquo;&egrave;re de la mondialisation bas&eacute;e sur le libre-&eacute;change ont conduit &agrave; repenser progressivement le cadre de la politique de concurrence de l&rsquo;UE. Son approche traditionnelle consistant &agrave; favoriser la comp&eacute;titivit&eacute; internationale des entreprises europ&eacute;ennes par la cr&eacute;ation de march&eacute;s concurrentiels au sein du march&eacute; unique a atteint ses limites dans un contexte o&ugrave; d&rsquo;autres puissances mondiales prot&egrave;gent de plus en plus leurs industries nationales. Pour rem&eacute;dier &agrave; cette situation, l&rsquo;UE a commenc&eacute; &agrave; adopter une nouvelle approche qui se concentre moins sur les d&eacute;faillances du march&eacute; &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur de l&rsquo;Union que sur le site &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle mondiale. Cela permet aux &Eacute;tats membres de prot&eacute;ger les industries cl&eacute;s avec plus de force gr&acirc;ce aux aides d&rsquo;&Eacute;tat, mais aussi gr&acirc;ce &agrave; de nouveaux instruments de d&eacute;fense commerciale.</span><span style="font-size:18px;"></span><span style="font-size:18px;"></span>&#8203;&#8203;&#8203;&#8203;&#8203;&#8203;&#8203;<br></p></div></div></div><div class="az-element az-section" style="" data-az-id="gbg4e1808e" data-azat-pid="gbg4e1808e" id="gbg4e1808e" data-azb="az_section"><div class="az-ctnr container" data-azcnt="true"><div class="az-element az-row row az-row--sm" style="" id="gb0ffmf5fs"><div class="az-element az-ctnr az-column col-sm-6" style="" id="gbafoqp8aw"><div class="az-element az-text" style="" id="gb6l6z3pvr"><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">Troisi&egrave;mement, les probl&egrave;mes de cha&icirc;ne d&rsquo;approvisionnement caus&eacute;s par la crise de Covid-19 et l&rsquo;invasion de l&rsquo;Ukraine par la Russie en 2022 ont montr&eacute; que les d&eacute;pendances &eacute;conomiques construites au cours des derni&egrave;res d&eacute;cennies peuvent &ecirc;tre instrumentalis&eacute;es par d&rsquo;autres puissances et compromettre la r&eacute;silience &eacute;conomique des industries europ&eacute;ennes. En r&eacute;ponse &agrave; cela, l&rsquo;UE a mis en place plusieurs initiatives pour reconstruire les capacit&eacute;s en Europe, du r&egrave;glement europ&eacute;en sur les semi-conducteurs &agrave; la loi sur les mati&egrave;res premi&egrave;res critiques (CRMA), visant &agrave; relocaliser les activit&eacute;s &eacute;conomiques tout au long de la cha&icirc;ne de valeur dans les secteurs strat&eacute;giques.</span></p></div></div><div class="az-element az-ctnr az-column col-sm-6" style="" id="gbn1ppllz4"><div class="az-element az-image" id="gbhupq6xa0"><img class="az-image-content " src="https://professionsfinancieres.com/sites/professionsfinancieres.com/file... alt="" title="" style="width: 100%;"></div></div></div></div></div><div class="az-element az-section" style="" data-az-id="gblis5pc63" data-azat-pid="gblis5pc63" id="gblis5pc63" data-azb="az_section"><div class="az-ctnr container" data-azcnt="true"><div class="az-element az-text" style="" id="gb91fmr6h1"><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">Enfin, le nouveau paradigme de la politique industrielle de l&rsquo;UE est &eacute;galement influenc&eacute; par l&rsquo;urgence de la crise climatique et la volont&eacute; de l&rsquo;UE de r&eacute;duire les &eacute;missions de gaz &agrave; effet de serre, tout en devenant un leader dans le march&eacute; mondial des technologies propres. De nombreuses mesures r&eacute;glementaires introduites au niveau de l&rsquo;UE depuis 2019 visent &agrave; r&eacute;orienter l&rsquo;&eacute;conomie europ&eacute;enne vers la neutralit&eacute; climatique, avec un soutien financier important du budget de l&rsquo;UE, du plan de relance NextGenerationEU et des budgets des &Eacute;tats membres. L&rsquo;Union a consid&eacute;rablement assoupli les r&egrave;gles relatives aux aides d&rsquo;&Eacute;tat en faveur de la transition verte dans divers cadres temporaires et permanents, comme le r&egrave;glement g&eacute;n&eacute;ral d&rsquo;exemption par cat&eacute;gorie RGEC), l&rsquo;encadrement temporaire de crise et de transition (TCTF) et l&rsquo;encadrement des aides pour l&rsquo;industrie propre (CISAF), aussi pour&nbsp;r&eacute;duire la d&eacute;pendance &eacute;nerg&eacute;tique &agrave; l&rsquo;&eacute;gard de la Russie. Pour prot&eacute;ger son industrie verte de la concurrence d&eacute;loyale, l&rsquo;Union a introduit des mesures telles que le m&eacute;canisme d&rsquo;ajustement aux fronti&egrave;res pour le carbone (CBAM). Elle a &eacute;galement r&eacute;agi &agrave; la loi am&eacute;ricaine sur la r&eacute;duction de l&rsquo;inflation (IRA) en adoptant son propre plan industriel du pacte vert (GDIP).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;"></span><span style="font-size:18px;">L&rsquo;ensemble de ces mesures constitue un nouveau paradigme de politique industrielle dans l&rsquo;UE. Ce paradigme&nbsp;est multidimensionnel et se concentre, en parall&egrave;le, sur l&rsquo;augmentation de la comp&eacute;titivit&eacute;, la promotion de la transition climatique et l&rsquo;augmentation de la r&eacute;silience/s&eacute;curit&eacute; &eacute;conomique. Cependant, le changement progressif de mentalit&eacute; a conduit au d&eacute;veloppement d&rsquo;un paysage complexe et fragment&eacute; d&rsquo;aides financi&egrave;res, d&rsquo;instruments et de r&eacute;glementations. Si l&rsquo;UE veut relever efficacement les d&eacute;fis auxquels elle est confront&eacute;e, elle va devoir cr&eacute;er une approche plus coh&eacute;rente, plus simple et plus europ&eacute;enne dans l&rsquo;&eacute;laboration de sa politique industrielle. Le prochain budget de l&rsquo;UE devra consacrer davantage de ressources au soutien des aides d&rsquo;&Eacute;tat, tout en coordonnant mieux les subventions nationales. Le r&eacute;gime des aides d&rsquo;&Eacute;tat de l&rsquo;UE devrait &ecirc;tre fondamentalement remani&eacute;, r&eacute;organis&eacute; en vue d&rsquo;atteindre des objectifs communs et de garantir un soutien adapt&eacute; aux diff&eacute;rents secteurs et &agrave; la maturit&eacute; technologique. Le champ r&eacute;glementaire complexe doit &ecirc;tre rationalis&eacute;, comme pr&eacute;vu dans la strat&eacute;gie de la Commission actuelle, mais sans revenir sur les engagements ant&eacute;rieurs afin de garantir la stabilit&eacute; des politiques, ce qui peut constituer un avantage majeur dans un contexte mondial plus incertain.</span><br></p></div></div></div><div class="az-element az-section" style="" data-az-id="gbbbcipmex" data-azat-pid="gb8kl6ebtp" id="gb8kl6ebtp" data-azb="az_section"><div class="az-ctnr container" data-azcnt="true"><hr class="az-element az-separator" style="border: none;" id="gbdxnjriah"></div></div><div class="az-element az-section" style="" data-az-id="gbbqfrjm1w" data-azat-pid="gbleu8a93v" id="gbleu8a93v" data-azb="az_section"><div class="az-ctnr container" data-azcnt="true"><div class="az-element az-text" style="" id="gbmxbefmr0"><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;"><span style="color:#0183bf;"><strong>La politique industrielle de la d&eacute;fense, de fragmentations nationales &agrave; un march&eacute; commun ?</strong></span> <br></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">Dans le domaine de la d&eacute;fense et de la s&eacute;curit&eacute;, les mutations politiques ont &eacute;t&eacute;, ces derni&egrave;res ann&eacute;es, radicales pour au moins deux raisons : premi&egrave;rement, la d&eacute;fense est d&rsquo;abord une pr&eacute;rogative&nbsp;nationale ; deuxi&egrave;mement et comme d&eacute;velopp&eacute; pr&eacute;c&eacute;demment, la politique de la concurrence a longtemps pr&eacute;valu. En effet, jusqu&rsquo;&agrave; r&eacute;cemment, la D&eacute;fense n&rsquo;a pas &eacute;t&eacute; une comp&eacute;tence de l&rsquo;Union europ&eacute;enne. Le trait&eacute; de Rome ne contenait aucune disposition relative &agrave; la D&eacute;fense. Il pr&eacute;voyait m&ecirc;me, dans le cadre des dispositions visant &agrave; cr&eacute;er un march&eacute; commun, une exception pour les &eacute;quipements militaires (Article 223 qui stipulait que &laquo; tout &Eacute;tat membre peut prendre les mesures qu&rsquo;il estime n&eacute;cessaires &agrave; la protection des int&eacute;r&ecirc;ts essentiels de sa s&eacute;curit&eacute; et qui se rapportent &agrave; la production ou au commerce d&rsquo;armes, de munitions et de mat&eacute;riels de guerre &raquo;). Cette exception a &eacute;t&eacute; syst&eacute;matiquement reprise dans tous les trait&eacute;s qui ont suivi, c&rsquo;est aujourd&rsquo;hui l&rsquo;article 346 du TFUE&nbsp;. <br></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">Face &agrave; cet &eacute;tat de fait, d&egrave;s sa communication de 19962 , la Commission souligne les probl&egrave;mes de &laquo;fragmentation des march&eacute;s de la d&eacute;fense en Europe&raquo;, et notamment le manque de comp&eacute;titivit&eacute; de l&rsquo;industrie de d&eacute;fense europ&eacute;enne face aux entreprises am&eacute;ricaines. Convaincue de l&rsquo;importance d&rsquo;une coop&eacute;ration &eacute;troite en mati&egrave;re d&rsquo;armement comme facteur cl&eacute; du renforcement de la comp&eacute;titivit&eacute; de l&rsquo;industrie de d&eacute;fense europ&eacute;enne, elle est venue fixer des r&egrave;gles communes de passation des march&eacute;s publics mais aussi de simplification des &eacute;changes intracommunautaires. En 2004, elle &eacute;dite un &laquo; livre vert &raquo; o&ugrave; elle propose d&rsquo;appliquer au march&eacute; europ&eacute;en des &eacute;quipements de d&eacute;fense les m&ecirc;mes r&egrave;gles qu&rsquo;aux autres march&eacute;s publics.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">Au travers du paquet d&eacute;fense de 2009, notamment les directives 2009/43&nbsp;et 2009/81, la Commission a encourag&eacute; la diversification des sources d&rsquo;approvisionnement en tentant de promouvoir la concurrence sur les march&eacute;s publics de d&eacute;fense et en permettant un meilleur acc&egrave;s des fournisseurs europ&eacute;ens aux march&eacute;s publics nationaux. Par ailleurs, le paquet de d&eacute;fense de 2009 a &eacute;t&eacute; un tremplin important pour la Commission dans la l&eacute;gitimation de son r&ocirc;le en mati&egrave;re de d&eacute;fense. La concurrence en est alors le motif principal car cette concurrence doit permettre de mieux contr&ocirc;ler les d&eacute;rives des co&ucirc;ts des programmes souvent constat&eacute;es pour les &eacute;quipements de d&eacute;fense.<br></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">Pourtant, la r&eacute;alit&eacute; de l&rsquo;application de ce &laquo; paquet d&eacute;fense &raquo; reste tr&egrave;s limit&eacute;e. Gr&acirc;ce &agrave; l&rsquo;article 346 du TFUE et malgr&eacute; la directive 2009/81/CE, les Etats ont continu&eacute; &agrave; n&eacute;gocier les grands contrats de d&eacute;fense hors de toute publicit&eacute; et mise en concurrence, emp&ecirc;chant la constitution d&rsquo;un v&eacute;ritable march&eacute; int&eacute;rieur des &eacute;quipements de d&eacute;fense. Ils ont appliqu&eacute; de mani&egrave;re non-harmonis&eacute;e et avec du retard cette directive ou en ont contourn&eacute; les grands principes (cas des clauses de non-r&eacute;exportations sur des composants peu sensible limitant par cons&eacute;quent l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t des licences g&eacute;n&eacute;rales et compliquant la t&acirc;che des entreprises de d&eacute;fense).</span><br></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;"><br></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">Par ailleurs, pour mener une politique industrielle europ&eacute;enne de d&eacute;fense, il faut un budget d&eacute;di&eacute;. Or, jusqu&rsquo;&agrave; r&eacute;cemment, le budget de l&rsquo;Union europ&eacute;enne ne pr&eacute;voyait rien pour la d&eacute;fense. L&rsquo;article 41, paragraphe 2, du trait&eacute; sur l&rsquo;Union europ&eacute;enne restreint l&rsquo;utilisation du budget de l&rsquo;UE pour les d&eacute;penses militaires, exigeant un accord unanime des &Eacute;tats membres pour toute exception.<br></span></p><p><span style="font-size:18px;">C&rsquo;est &agrave; la suite des &eacute;lections europ&eacute;ennes de mai 2019 que le Parlement europ&eacute;en nouvellement &eacute;lu affirme sa volont&eacute; de consacrer des ressources financi&egrave;res &agrave; de nouvelles priorit&eacute;s politiques, notamment la d&eacute;fense et la s&eacute;curit&eacute;. <br></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">Dans cette optique, le cadre financier pluriannuel (CFP) 2021-2027 est devenu le premier cadre &agrave; allouer explicitement des ressources financi&egrave;res &agrave; la d&eacute;fense et &agrave; la s&eacute;curit&eacute; europ&eacute;ennes. C&rsquo;est le titre 5 &laquo; s&eacute;curit&eacute; et d&eacute;fense &raquo; qui introduit cette nouveaut&eacute;. Si le volet &laquo;s&eacute;curit&eacute;&raquo; comprend le maintien du Fonds pour la s&eacute;curit&eacute; int&eacute;rieure, le financement du d&eacute;mant&egrave;lement nucl&eacute;aire et le financement de trois agences d&eacute;centralis&eacute;es de l&rsquo;UE dans le domaine de la s&eacute;curit&eacute;, le volet &laquo;D&eacute;fense&raquo; est plus innovant, avec l&rsquo;introduction du Fonds europ&eacute;en de d&eacute;fense (FED) et d&rsquo;un programme de mobilit&eacute; militaire. Alors qu&rsquo;initialement, la Commission europ&eacute;enne avait propos&eacute; un budget de 24 milliards d&rsquo;euros, ce montant a &eacute;t&eacute; ramen&eacute; &agrave; 13 milliards d&rsquo;euros &agrave; l&rsquo;issue des n&eacute;gociations avec les Etats et la Parlement. Les projets relevant du pilier de la d&eacute;fense, &agrave; savoir le Fonds europ&eacute;en de d&eacute;fense et le programme de mobilit&eacute; militaire, ont &eacute;t&eacute; les plus touch&eacute;s par ces r&eacute;ductions. Le FED s&rsquo;est vu allouer un budget de 7 milliards d&rsquo;euros, ce qui est nettement inf&eacute;rieur aux 13 milliards d&rsquo;euros initialement propos&eacute;s, tandis que le programme de mobilit&eacute; militaire n&rsquo;a re&ccedil;u que 1,5 milliard d&rsquo;euros soit &agrave; peine 1,2% du total d&rsquo;un budget europ&eacute;en qui repr&eacute;sente lui-m&ecirc;me &agrave; peine 1% du PIB des pays de l&rsquo;Union. <br></span></p><p><span style="font-size:18px;">Pourtant ce premier budget signe le d&eacute;but d&rsquo;un changement de vision quant aux comp&eacute;tences europ&eacute;ennes en mati&egrave;re de d&eacute;fense. Trois 3 &eacute;v&egrave;nements expliquent ces changements de perspective :<br></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">- l&rsquo;invasion de la Crim&eacute;e par la Russie en 2014, les Europ&eacute;ens s&rsquo;engagent lors du sommet de l&rsquo;Otan cette ann&eacute;e-l&agrave; &agrave; augmenter leurs d&eacute;penses militaires &agrave; hauteur de 2% de leur PIB &ndash; actant ainsi la fin des dividendes de la paix issus de la fin de la guerre froide) ; <br></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">- le vote britannique favorable &agrave; la sortie du Royaume-Uni de l&rsquo;Union europ&eacute;enne en 2016. On sait combien les Britanniques &eacute;taient attach&eacute;s &agrave; cantonner l&rsquo;int&eacute;gration europ&eacute;enne aux seules questions &eacute;conomiques. La perspective de leur d&eacute;part ouvre un nouveau champ des possibles, rapidement saisi par la Commission Juncker ; <br></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">- toujours en 2016, l&rsquo;&eacute;lection de Donald Trump &agrave; la pr&eacute;sidence des Etats-Unis et ses menaces r&eacute;p&eacute;t&eacute;es &agrave; l&rsquo;&eacute;gard des &laquo; alli&eacute;s &raquo; europ&eacute;ens, cr&eacute;ant un nouveau d&eacute;fi pour les Europ&eacute;ens en mati&egrave;re de s&eacute;curit&eacute; et de d&eacute;fense, celui de l&rsquo;autonomie strat&eacute;gique.</span><br></p></div></div></div><div class="az-element az-section" style="" data-az-id="gbhf6cx5cc" data-azat-pid="gbhf6cx5cc" id="gbhf6cx5cc" data-azb="az_section"><div class="az-ctnr container" data-azcnt="true"><div class="az-element az-text" style="" id="gb9mpkcd4g"><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">Par ailleurs au tournant des ann&eacute;es 2010, plusieurs voix s&rsquo;&eacute;l&egrave;vent en Europe pour s&rsquo;inqui&eacute;ter des difficult&eacute;s rencontr&eacute;es par les entreprises de la d&eacute;fense pour trouver des financements priv&eacute;s ou m&ecirc;me simplement acc&eacute;der &agrave; des services bancaires (cas des comptes en banque pour les PME). Un soutien financier europ&eacute;en &agrave; ce secteur peut ainsi permettre dans le m&ecirc;me temps de d&eacute;fragmenter le march&eacute;, d&rsquo;europ&eacute;aniser les cha&icirc;nes de valeur et d&rsquo;accro&icirc;tre l&rsquo;attractivit&eacute; du secteur pour les investisseurs. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">C&rsquo;est dans ce cadre que depuis 2016, la Commission a pris plusieurs initiatives que l&rsquo;on peut apparenter &agrave; l&rsquo;&eacute;bauche d&rsquo;une politique industrielle de d&eacute;fense m&ecirc;me si elles n&rsquo;en portent jamais le nom et pour lesquelles, elle prend bien garde de rester sur les aspects industriels donc sur la restructuration de l&rsquo;offre et dans une logique d&rsquo;incitation &agrave; coop&eacute;rer : </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">- Le Fonds europ&eacute;en de d&eacute;fense finance la R&amp;D de programmes industriels en coop&eacute;ration dans le domaine de la d&eacute;fense. Il faut en effet au moins 3 entreprises issues de 3 pays europ&eacute;ens diff&eacute;rents pour pouvoir b&eacute;n&eacute;ficier du fonds. Il est dot&eacute; d&rsquo;un budget de 8 milliards d&rsquo;euros entre 2021 et 2027 ;</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">- L&rsquo;action de soutien &agrave; la production de munitions ou ASAP (the Act in Support of Ammunition Production) vise &agrave; financer la mont&eacute;e en puissance des capacit&eacute;s europ&eacute;ennes de production de munitions et de missiles ; </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">- L&rsquo;EDIRPA ou European Defence Industry Reinforcement through common Procurement Act de 2023 finance les acquisitions conjointes d&rsquo;armements </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">- La strat&eacute;gie industrielle de d&eacute;fense (EDIS) et le programme qui lui est associ&eacute; (EDIP) apparaissent un peu plus ambitieux mais ils continuent &agrave; s&rsquo;appuyer largement sur le renforcement d&rsquo;une base industrielle et technologique de d&eacute;fense pour renforcer la d&eacute;fense europ&eacute;enne, tr&egrave;s peu (sauf peut-&ecirc;tre en relation avec la guerre en Ukraine) est dit sur les enjeux purement militaires.</span></p></div></div></div><div class="az-element az-section" style="" data-az-id="gbjb3rmw1d" data-azat-pid="gbl0p8aj5s" id="gbl0p8aj5s" data-azb="az_section"><div class="az-ctnr container" data-azcnt="true"><hr class="az-element az-separator" style="border: none;" id="gb490wrmul"></div></div><div class="az-element az-section" style="" data-az-id="gb53kdbh42" data-azat-pid="gbs9wn6n3n" id="gbs9wn6n3n" data-azb="az_section"><div class="az-ctnr container" data-azcnt="true"><div class="az-element az-text" style="" id="gbd60atalv"><p style="text-align: justify;"><span style="color:#2980b9;"><span style="font-size:18px;"><strong></strong></span></span><span style="font-size:18px;">L&rsquo;enjeu a toutefois clairement &eacute;volu&eacute; pour la Commission entre le paquet d&eacute;fense de 2009 qui visait &agrave; cr&eacute;er une certaine forme de comp&eacute;tition entre les Bases Industrielles et Technologiques de D&eacute;fense (BITD) nationales et les initiatives plus r&eacute;centes dont l&rsquo;objectif est de mieux garantir la production des capacit&eacute;s militaires n&eacute;cessaires &agrave; la d&eacute;fense des europ&eacute;ens : D&rsquo;une logique de concurrence &agrave; une strat&eacute;gie industrielle de d&eacute;fense capable de garantir une d&eacute;fense europ&eacute;enne, en quelque sorte&hellip; </span><br></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">Force est de constater &eacute;galement que ces initiatives acc&eacute;l&egrave;rent depuis l&rsquo;invasion de l&rsquo;Ukraine par la Russie en f&eacute;vrier 2022. Cette agression fut un nouveau &laquo; choc strat&eacute;gique &raquo; pour tous les Europ&eacute;ens (rappelons les alertes ignor&eacute;es des EtatsUnis lorsque la Russie a commenc&eacute; &agrave; masser des troupes &agrave; la fronti&egrave;re avec l&rsquo;Ukraine). Lors d&rsquo;un sommet informel organis&eacute; en mars 2022, les chefs d&rsquo;Etat europ&eacute;ens s&rsquo;accordent dans la d&eacute;claration de Versailles sur l&rsquo;urgence d&rsquo;investir davantage et de mani&egrave;re plus coordonn&eacute;e pour assurer la s&eacute;curit&eacute; du continent : &laquo; Nous devons assumer une plus grande responsabilit&eacute; pour notre s&eacute;curit&eacute; et prendre des mesures concr&egrave;tes pour renforcer nos capacit&eacute;s de d&eacute;fense, accro&icirc;tre nos investissements, stimuler notre base industrielle et technologique de d&eacute;fense et renforcer notre pr&eacute;paration&nbsp;face aux menaces hybrides. &raquo; C&rsquo;est depuis cette date qu&rsquo;&eacute;mergent de nouvelles id&eacute;es pour soutenir les industries de d&eacute;fense en Europe tels que des achats en commun (r&eacute;f&eacute;rence &agrave; l&rsquo;ASAP), des projets europ&eacute;ens d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;ts communs (sorte de PIEEC de d&eacute;fense) pour d&eacute;velopper des capacit&eacute;s communes en mati&egrave;re de d&eacute;fense ou encore de financements innovants (Eurobonds ou Security for Action for Europe - SAFE). Pour autant, le d&eacute;fi reste entier et les acquis fragiles. Le risque est grand en particulier qu&rsquo;avec l&rsquo;augmentation des budgets nationaux les Etats pr&eacute;f&egrave;rent renationaliser leur politique de d&eacute;fense et favoriser leurs propres int&eacute;r&ecirc;ts de court terme. C&rsquo;est pour contrer cela que dans son rapport Enrico Letta propose de relancer l&rsquo;int&eacute;gration du march&eacute; europ&eacute;en de la d&eacute;fense avec pour objectif la cr&eacute;ation d&rsquo;un march&eacute; commun dont l&rsquo;objectif ne serait plus comme en 2009 uniquement de stimuler la concurrence entre les entreprises mais plus d&rsquo;assurer une plus grande capacit&eacute; de production d&rsquo;&eacute;quipements militaires en Europe (l&rsquo;autonomie strat&eacute;gique) en facilitant la coop&eacute;ration entre les entreprises mais aussi les achats en commun pour les Etats et vers une europ&eacute;anisation des chaines de valeur.</span></p><span style="color:#000000;"><span style="font-size:18px;"></span></span></div></div></div><div class="az-element az-section" style="" data-az-id="gbq50q2iky" data-azat-pid="gbrokgskh0" id="gbrokgskh0" data-azb="az_section"><div class="az-ctnr container" data-azcnt="true"><hr class="az-element az-separator" style="border: none;" id="gbhlrm44r0"></div></div><div class="az-element az-section" style="" data-az-id="gbqva4mlhh" data-azat-pid="gbqva4mlhh" id="gbqva4mlhh" data-azb="az_section"><div class="az-ctnr container" data-azcnt="true"><div class="az-element az-row row az-row--sm" style="" id="gbngxtj1l7"><div class="az-element az-ctnr az-column col-sm-6" style="" id="gbfru3mpra"><div class="az-element az-text" style="" id="gbfm1so2zq"><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;"><span style="color:#0183bf;"><strong>Conclusion</strong></span> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size:18px;">Confront&eacute;e aux chocs g&eacute;opolitiques, climatiques et technologiques, l&rsquo;Europe a d&eacute;finitivement tourn&eacute; la page du tabou &laquo; anti &raquo; politique industrielle et elle assume d&eacute;sormais un triple objectif : comp&eacute;titivit&eacute;, transition verte et s&eacute;curit&eacute; &eacute;conomique. Pour autant, l&rsquo;empilement d&rsquo;outils &ndash; aides d&rsquo;&Eacute;tat assouplies, PIIEC, budgets communs &ndash; constitue d&eacute;j&agrave; un arsenal sans pr&eacute;c&eacute;dent dont la coh&eacute;rence reste toutefois perfectible : dispersion des r&egrave;gles, complexit&eacute; des guichets et asym&eacute;tries nationales. Le secteur de la d&eacute;fense illustre cette tension : l&rsquo;&eacute;mergence du fonds europ&eacute;en ou d&rsquo;initiatives pour des acquisitions de munitions (ASAP), d&rsquo;achats en commun (EDIRPA), d&rsquo;un programme et d&rsquo;une strat&eacute;gie industriels&nbsp;marque une rupture, sans encore garantir l&rsquo;&eacute;chelle voulue. </span>&#8203;&#8203;&#8203;&#8203;&#8203;&#8203;&#8203;</p></div></div><div class="az-element az-ctnr az-column col-sm-6" style="" id="gby14y1opp"><div class="az-element az-image" id="gb3s5x7xn4"><img class="az-image-content " src="https://professionsfinancieres.com/sites/professionsfinancieres.com/file... alt="" title="" style="width: 100%;"></div></div></div></div></div><div class="az-element az-section" style="" data-az-id="gbqgfguvop" data-azat-pid="gbqgfguvop" id="gbqgfguvop" data-azb="az_section"><div class="az-ctnr container" data-azcnt="true"><div class="az-element az-text" style="" id="gbjtke8nj2"><p style="text-align: justify;">&#8203;&#8203;&#8203;&#8203;&#8203;&#8203;&#8203;<span style="font-size:18px;">Pour passer du sursaut &agrave; la strat&eacute;gie, il faudra mutualiser davantage les ressources, simplifier les cadres et articuler march&eacute; unique et pr&eacute;f&eacute;rences europ&eacute;ennes. Ces choix d&eacute;cideront de la capacit&eacute; de l&rsquo;Europe &agrave; rester un acteur industriel majeur et &agrave; prot&eacute;ger ses citoyens dans un ordre mondial plus &acirc;pre. La fen&ecirc;tre d&rsquo;opportunit&eacute; est l&agrave; ; saisir cette &laquo; d&eacute;cennie productive &raquo; exige lucidit&eacute; politique, investissement massif et gouvernance r&eacute;ellement europ&eacute;enne.</span></p></div></div></div><div class="az-element az-section" style="" data-az-id="gbpg9xpz2i" data-azat-pid="gbpg9xpz2i" id="gbpg9xpz2i" data-azb="az_section"><div class="az-ctnr container" data-azcnt="true"><div class="az-element az-section" style="" data-az-id="gb67ry4q91" data-azat-pid="gb67ry4q91" id="gb67ry4q91" data-azb="az_section"><div class="az-ctnr container" data-azcnt="true"><hr class="az-element az-separator" style="border: none;" id="gbv7m8otc5"></div></div></div></div><div class="az-element az-section" style="" data-az-id="gbxwujfgov" data-azat-pid="gbyav3hvh1" id="gbyav3hvh1" data-azb="az_section"><div class="az-ctnr container" data-azcnt="true"><div class="az-element az-row row az-row--sm" style="" id="gb9pey6fhs"><div class="az-element az-ctnr az-column col-sm-2" style="" id="gbys230tyz"><div class="az-element az-image" id="gbdtmq7oou"><img class="az-image-content " src="https://professionsfinancieres.com/sites/professionsfinancieres.com/file... alt="" title="" style="width: 100%;"></div></div><div class="az-element az-ctnr az-column col-sm-8" style="" id="gbjz9751nn"><div class="az-element az-text" style="" id="gb2kenf0r8"><p><span style="color:#0183bf;"><span style="font-size:20px;"><strong>Sylvie MATELLY</strong></span></span></p><p><span style="font-size:18px;">Directrice, Institut Jacques Delors</span></p><p><br></p></div></div><div class="az-element az-ctnr az-column col-sm-2" style="" id="gb787vtw5f"></div></div></div></div><div class="az-element az-section" style="" data-az-id="gbffpxuh8k" data-azat-pid="gbffpxuh8k" id="gbffpxuh8k" data-azb="az_section"><div class="az-ctnr container" data-azcnt="true"><div class="az-element az-row row az-row--sm" style="" id="gbx9flgzec"><div class="az-element az-ctnr az-column col-sm-2" style="" id="gbkml3vi3v"><div class="az-element az-image" id="gbvofzpikc"><img class="az-image-content " src="https://professionsfinancieres.com/sites/professionsfinancieres.com/file... alt="" title="" style="width: 100%;"></div></div><div class="az-element az-ctnr az-column col-sm-8" style="" id="gbnigmgt0l"><div class="az-element az-text" style="" id="gbc3idl8ny"><p><strong><span style="color:#0183bf;"><span style="font-size:20px;">Andreas EISL</span></span></strong></p><p><span style="font-size:18px;">Chercheur Senior, Institut Jacques Delors</span></p></div></div><div class="az-element az-ctnr az-column col-sm-2" style="" id="gbf2zajqah"></div></div></div></div><style><!-- .hover-style-gbqxtibahq:hover .az-button-content { color:#ffffff !important;border-color:#0183bf !important;background-color:#0183bf !important;} --></style>

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