Disons-le d’emblée : l’horizon des complémentaires santé est bouché. Les garanties, les prix, les taxes sont imposés par la puissance publique banalisant les offres. La concurrence se joue sur les prix, notamment en santé collective, ce qui ne laisse aucun espace tarifaire pour l’innovation et les services.
Prenons le pari que, si les surcomplémentaires se développent, elles seront très vite encadrées.
Pour cause d’affichage des taux de prélèvements obligatoires, subsisteront cependant des assureurs complémentaires qui ne seront (s’ils ne le sont pas déjà) que des délégataires de gestion de processus décidés par l’Etat et ses agences.
Le mythe (récent) de la différenciation par les services est également en train de s’effondrer. Ces services ne sont, aujourd’hui, pas financés : leur mise à disposition en inclusion des offres santé suppose qu’ils ne soient pas utilisés car sinon ils pèseraient sur les prix. Là encore, nous pouvons, sans trop de risque, parier que l’explosion de la téléconsultation consécutive au Covid conduira à sa sortie du paquet standard pour lui trouver une place ailleurs.
Mais où ?
Un article de fiction du Monde imaginait une américaine qui téléconsultait son infirmière, puis son médecin, commandait ses prescriptions en ligne pour enfin être remboursée par son assureur santé. L’article précisait que les opérateurs possibles de ces services étaient d’ores et déjà propriété d’Amazon.
A l’évidence, dans cet exemple, le remboursement n’est qu’un des éléments d’une offre plus globale. A terme, selon nous, la seule option possible pour les organismes complémentaires est de se positionner comme « professionnels de l’accès à la santé » et non plus comme « assureurs ».
Et là deux modèles (au moins) vont s’affronter
En somme, le regain du mutualisme !
Christian OYARBIDE, Président de Mutlog, cofondateur de la Mutuelle Les Solidaires, Président du Cercle Vivienne